Chers prescripteurs!

Chers prescripteurs (Influenceurs)!

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Crédits d’images : SUNDOG

Mon billet d’aujourd’hui parle de ces personnes qui de par leurs communications diffusées à grande échelle sur la planète virtuelle de l’information, influencent grandement les preneurs de décisions et stratèges des entreprises commerciales, industrielles, financières, en d’autres termes des gens qui émettent des opinions pour aider (influencer) l’opinion des autres.

Le terme « prescripteur » est le plus proche du mot anglais « Influencer ». Ces personnes ont pignon sur rue via les médias sociaux, les blogues, les communications du style « Webinar, webcast, podcast, etc. » et depuis un certain temps font la une des capsules et rassemblements « Ted ».

Pour certains, ils sont traités « d’évangélistes de la connaissance » pour d’autres tout le contraire. Cela fait partie des réalités de nos jours, mais je me rassure de penser que cela n’est pas nouveau et selon moi existe depuis l’histoire des temps. Tout ce qui a changé, encore selon moi, ce sont les moyens de communications. Dans le temps pas trop éloigné, ils circulaient d’une ville à l’autre portant leur perception des choses, leurs visions des réalités et ciblaient un public « préparé » pour recevoir leurs messages.

Si je me permets ce regard – simpliste je l’avoue mais légitime vous en conviendriez – sur ce phénomène c’est parce que je me suis abonné à certaines sources d’informations bien ciblées dans mes domaines d’expertise, ne voulant plus être inondé de centaines de courriels que je n’aurai jamais assez de temps de lire. Ayant donc fais mes choix thématiques (Éducation, formation professionnelle, ludification (Gamification) et l’enseignement), j’étais ravi de trouver des plateformes qui me permettaient cette collecte groupée d’articles et autres informations. Pour citer juste quelques-unes de ces plateformes, je mentionnerai : Slide Share, Scoop It, LinkedIn, etc.

Quelle ne fut ma surprise hier samedi, (J’aime le côté mélodramatique de l’histoire) de recevoir de Scoop It un sommaire de 4 de mes top 5 spécialistes et gourous, qui me proposaient chacun leurs recettes pour devenir un meilleur formateur, meilleur pédagogue et meilleur spécialiste en ludification! Wow! Juste de faire la somme de ces trucs, conseils et autres, pas moins de 55 items me conseillaient et me proposaient comment atteindre un meilleur être de connaissances et d’expertise!

J’ai bien voulu lire quelques-unes de ces recommandations, je me suis rapidement rendu à l’évidence que ces  experts-prescripteurs étayaient des opinions basées sur leur interprétation d’une logique bien à eux, manquant parfois de soutenir leurs affirmations par des chiffres, des études. Certains parlaient d’une tendance en s’aidant d’articles d’opinions, de blogues d’une connaissance et si peu de rigueur. Cela me faisait penser qu’au fond tout le monde pouvait se permettre cette approche et se prévaloir de la notoriété sur les réseaux sociaux.

Je ne vous cache pas mon sentiment de déception, d’une certaine désillusion. En guise de consolation je me dis que d’être informé vaudra toujours mieux que de faire confiance sans être critique envers ces articles. Et puis disons-nous ceci, nous pouvons influencer – de manière vraie et positive – notre entourage en partageant nos succès ou nos échecs partant d’une expérience vécue. Je suis convaincu que le message passerait autrement et bien plus naturellement que de se rendre compte que les opinions qui passent pour des certitudes nous mèneraient vers d’autres désillusions.

J’aurais tant souhaité lire parmi les nombreux candidats à la postérité de ce savoir universel, au moins quelques-uns, partager avec leur audience, leurs propres expériences, leurs propres tentatives, réussites mais aussi leurs échecs, cela les auraient fait grandir aux yeux des gens qui les suivent, du moins cela étaient mes attentes.

Je les remercie  quand même de s’être dévoilés de la sorte, au moins ils m’auront fait prendre conscience de ce devoir de rigueur et de vérification de toute source de savoir que nous rendons publiques.

Je déplore sincèrement que ces gens d’influence n’aient pas une éthique auto-responsable, celle d’être plus rigoureux et moins en quête de notoriété. Il est souhaitable que les générations actuelles et futures se forment moins à l’ingestion d’informations du style « malbouffe » et recherchent beaucoup plus le développement d’un esprit critique, analytique, la fameuse « méthode » qui reste à découvrir et créer pour accompagner l’évolution des technologies, surtout celles qui tentent par tout moyen de nous faire oublier nos facultés intellectuelles, notre pouvoir de la raison, La durabilité de notre savoir individuel, ce savoir nécessaire pour nous amener au bien social collectif!

Chers prescripteurs, je vous souhaite de bien meilleures communications publiques. Il est temps que vous méritiez le respect auquel vous postulez!

Michel – 26 janvier 2014

Auteur : Michel J. Boustani

Auteur 25 ans d'expérience dans le domaine de la communication et de l'enseignement. Conception pédagogique - Gestion stratégique du savoir - Facilitateur d'atelier en pensée design et grand amateur de mises en récit et blogues. _____

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